Arsène Lupin, le fantaisiste gentleman qui n'opère que dans les châteaux et les salons, et qui, une nuit, où il avait pénétré chez le baron Schormann, en était parti les mains vides et avait laissé sa carte ornée de cette formule: "Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur, reviendra quand les meubles seront authentiques."
Onze heures, minuit, une heure sonnèrent. Soudain, il saisit le bras de Ganimard qui se réveilla en sursaut.
"Vous entendez?
- Oui.
- Qu'est-ce que c'est?
- C'est moi qui ronfle!
- Mais non écoutez...
- Ah! parfaitement, c'est la corne d'une automobile.
- Eh bien?
- Eh bien, il est peu probable que Lupin se serve d'une automobile comme d'un bélier pour démolir votre château. Aussi, monsieur le baron, à votre place, je dormirais... comme je vais avoir l'honneur de le faire à nouveau. Bonsoir."
Mais les choses les plus simples sont celles auxquelles on pense en dernier.
- On va demander à un passant, propose Gabriel.
- Les passants, réplique Charles, c'est tous des cons.
- C'est bien vrai, dit Zazie avec sérénité.
- Napoléon mon cul, réplique Zazie. Il m'intéresse pas du tout, cet enflé, avec son chapeau à la con.
- Alors, déclara-t-elle, je serai astronaute.
- Voilà, dit Gabriel approbativement. Voilà, faut être de son temps.
- Oui, continua Zazie, je serai astronaute pour aller faire chier les martiens.
- Ce n'est pas un raison valable. La violence, ma petite chérie, doit toujours être évitée dans les rapports humains. Elle est éminemment condamnable.
- Condamnable mon cul, répliqua Zazie, je ne vous demande pas l'heure qu'il est.
- Seize heures quinze, dit la bourgeoise.
- Pourquoi qu'il disait, pourquoi qu'on supporterait pas la vie du moment qu'il suffit d'un rien pour vous en priver? Un rien l'amène, un rien l'anime, un rien la mine, un rien l'emmène.
- Par egzemple. Ou bien encore celui que j'adopte lorsque je me vêts en agent de police (silence).
Il parut inquiet.
- Je me vêts, répéta-t-il douloureusement. C'est français ça: je me vêts? Je m'en vais, oui, mais: je me vêts? Qu'est-ce que vous en pensez, ma toute belle?
- Eh bien, allez-vous en.
Marceline haussa les épaules.
- Eh bien vêtez-vous.
- Vêtissez-vous, ma toute belle. On dit vêtissez-vous.
Marceline s'esclaffa.
- Vêtissez-vous! vêtissez-vous! Mais vous êtes nul. On dit: vêtez-vous.
- Ecoutez-moi bien, Vadassy : vous allez retourner à la Réserve et annoncer à Köche que votre valise a été forcée et qu'on vous a volé différents objets - un porte-cigarettes en argent et une boîte contenant un diamant monté en épingle, une chaîne en or et deux bobines de films. Gémissez, faites en sorte que personne n'ignore votre mésaventure, mais n'appelez pas la police.
- Comment...
- Ne discutez pas. Votre valise a été forcée?
- Non, mais...
- Alors, forcez-la avant de prévenir Köche et comprenez bien que vous ne devez parler des bobines qu'incidemment: c'est surtout la perte de vos bijoux qui vous tracasse.
- Oui, mais je ne possède ni porte-cigarettes, ni diamant, ni chaîne de montre...
- Évidemment, puisqu'ils vous ont été volés.
- Ignatius B. Samson se ha suicidado. Ha dejado inédito un relato de veinte páginas en el que muere junto a Chloé Permanyer, abrazados ambos tras haber ingerido un veneno.
- ¿El auto muere en una de sus propias novelas? - pregunto Herminia, confundida.
Recordé entonces lo que Sempere me había dicho la primera vez que entré en su librería: que cada libro tenía una alma, el alma de quien lo había escrito y el alma de quienes lo habían leído y soñado con él.
Cada vez que un libro cambia de manos, cada vez que alguien desliza la mirada por sus páginas, su espíritu crece y se hace fuerte.
« Entrez donc ! Entrez donc ! Suivez le monde ! répétait en s’époumonant le pauvre Pescade. Vous verrez là ce que vous n’avez jamais vu ! Pointe Pescade et Cap Matifou aux prises ! Les deux jumeaux de la Provence ! Oui… deux jumeaux… mais pas du même âge… ni de la même mère !… Hein ! comme nous nous ressemblons… moi surtout ! »
« Qu’est-ce que ce docteur Antékirtt ?
– Un fameux médecin ! Il vous guérit de toutes les maladies, même de celles qui viennent de vous emporter dans l’autre monde !
– Est-il riche ?
– Pas le sou !… C’est moi, Pescade, qui lui donne son prêt tous les dimanches !
– Mais d’où vient-il ?
– D’un pays dont personne ne sait le nom !
– Et où est-il situé, ce pays-là ?
– Tout ce que je puis dire, c’est qu’il est borné, au nord, par pas grand chose, et, au sud, par rien du tout ! »
À ce moment, le docteur ferma les yeux du jeune mort ; puis, il se releva, quitta la chambre, et on aurait pu l’entendre murmurer cette sentence, empruntée aux légendes indiennes :
« La mort ne détruit pas, elle ne rend qu’invisible ! »
Dix minutes après, pendant que la lutte continuait de part et d’autre, Cap Matifou reparut, poussant devant lui une grosse boule de neige. Puis, au milieu des blocs que les marins continuaient à précipiter sur les assaillants, il lança cette boule, qui roula sur le talus, passa à travers la bande de Zirone, et s’arrêta, cinquante pas en arrière, au fond d’une petite dépression de terrain. Alors, à demi-brisée par le choc, la boule s’ouvrit et donna passage à un être vif, alerte, «quelque peu malin » comme il le disait de lui-même. C’était Pointe Pescade. Enfermé dans cette carapace de neige durcie, il avait osé se faire lancer sur les pentes du talus, au risque d’être précipité au fond de quelque abîme. Et, libre maintenant, il dévalait les sentiers du massif en gagnant du côté de Cassone. Il était alors minuit et demi. À ce moment, le docteur, ne voyant plus Pointe Pescade, craignit qu’il ne fût blessé. Il l’appela.
« Parti ! dit Cap Matifou.
– Parti ?
– Oui !… pour aller chercher du secours !
– Et comment ?
– En boule ! »
Cap Matifou raconta ce que Pointe Pescade venait de faire.
« Ah ! le brave garçon !… s’écria le docteur. Du courage, mes amis, du courage !… Ils ne nous auront pas, ces bandits ! »
« Pour réussir au jeu, monsieur, il faut s’appliquer à perdre les petits coups et à gagner les gros ! Tout le secret est là ! »
La plus solide de ces vigoureuses bêtes, cependant, restait quelquefois en arrière. Il n’aurait pas fallu la mésestimer pour cela : elle portait Cap Matifou. Ce qui amenait Pointe Pescade à faire cette réflexion :
« Peut-être eût-il été préférable que Cap Matifou portât la mule, au lieu que la mule portât Cap Matifou ! »
"De chacun de nos actes dépend l'équilibre du tout."
"Lorsque j'accomplis le plus grand mal que j'aie jamais fait, ce fut pourtant vers sa beauté que je crus me tourner ; et je la vis..."
"Je viens de dire que la vie et la mort sont comme les deux côtés de la main, mais, en vérité, nous ne savons pas ce qu'est la vie ni ce qu'est la mort. Il n'est pas sage d'avoir pouvoir sur ce qu'on ne comprend pas ; et il est bien improbable qu'il en résulte quelque chose de bon."
"Rien n'est immortel. Mais il n'y a qu'à nous qu'il est donné de savoir que nous devons mourir. Et c'est un don précieux : c'est la chance d'être soi-même. Car nous ne possédons que ce que nous savons que nous devons perdre, ce que nous acceptons de perdre."
Au cours des derniers mois de sa longue maladie, le Maître Herbier lui avait enseigné une bonne partie du savoir des guérisseurs, et la première et dernière leçon de ce savoir était celle-ci : Soigne la blessure et guéris la maladie, mais laisse partir l'esprit mourant.
"On craint toujours ce que l'on ne connaît pas."
Mais, souvent, Ged terminait en murmurant les mots qu'Ogion lui avait soufflés sur l'épaulement de la Montagne de Gont, un jour d'automne bien lointain : "Pour entendre, il faut être silencieux..."